Bonne nouvelle ! L’Agence Internationale de l’Energie (IEA) vient de dévoiler une étude affirmant que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie n’ont pas augmenté en 2014.

Habituellement, on peut observer une forte corrélation entre la santé de l’économie mondiale et la quantité de dioxyde de carbone émise dans l’atmosphère : plus l’économie croît, plus l’énergie est utilisée pour alimenter cette croissance. Cela est surtout vrai lorsque cette-dernière provient de pays émergeants où de plus en plus d’individus ont accès à différentes sources d’énergie (électricité, fuel, etc..). Par le passé, lorsque l’économie a ralenti, on a même identifié une baisse dans les émissions (cela est déjà arrivé trois fois : au début des années 80, en 1992 et en 2009).

Pourtant, en 2014, l’économie mondiale a crû de 3%. Cela signifie que l’année dernière, les émissions de CO2 et l’économie étaient moins corrélées, principalement grâce aux méthodes d’économie d’énergie et aux sources d’énergie propres telles que l’énergie solaire !
Cela veut-il dire que le réchauffement climatique n’aura pas lieu et que nous allons réussir à maintenir la hausse des températures en dessous de 2°C par rapport à la température moyenne de l’ère préindustrielle ?
Pas vraiment. Même si ce résultat montre que nous sommes sur la bonne voie en ce qui concerne la baisse des émissions de CO2 et que les actions prises ont un effet tangible, il ne faut pas relâcher l’effort. Quelques explications :

  1. L’IEA n’a pas mesuré les émissions de CO2 directement à toutes les sources. L’agence a appliqué un modèle statistique liant la production et la consommation d’énergie à leurs émissions respectives en fonction des modes de production et des activités consommatrices. Cependant, la barre d’erreur sur de telles estimations est sûrement significative, et certaines activités consommatrices d’énergie n’ont peut-être pas été prises en compte.
    Au final, l’incertitude sur le résultat est probablement non négligeable et les émissions de CO2 ne sont peut-être pas celles annoncées par l’IEA. Il faudrait que cette étude soit poursuivie sur le long terme pour voir si une tendance apparait effectivement et s’il est possible de la relier quantitativement aux méthodes d’effacement et de production d’énergie propre.
  2. La production et la consommation d’énergie ne sont pas les seules responsables des émissions de CO2. Même s’il s’agit de la principale cause, l’agriculture et la déforestation en sont également responsables, et des efforts devraient également être poursuivis dans ces domaines.
  3. Le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre. Par exemple, le méthane (CH4) a un effet vingt fois supérieur au CO2. Il faut aussi réfléchir à remédier à ces émissions, mêmes si elles sont moins médiatisées.
  4. Un arrêt de l’augmentation des émissions ne veut pas dire plus d’émission du tout. Même si les niveaux d’émissions restent les mêmes, cela signifie que l’on injecte toujours d’énormes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Pour preuve : ci-dessous le graphique de l’Agence Américaine pour les Océans et l’Atmosphère (NOAA) sur l’évolution de la concentration en CO2 à l’Observatoire de Mauna Loa, à Hawaii :

NOAA

Conclusion : ceci est un résultat préliminaire encourageant, mais nous devons continuer à installer de nouvelles sources d’énergie renouvelables afin de s’attaquer au réchauffement climatique et inverser la tendance. L’énergie solaire est la solution !