L’arrivée en fanfare d’Elon Musk, président de Tesla Motors leader mondial de véhicules électriques lors de sa conférence du 30 avril dernier à Hawthorne (Californie) aurait de quoi en abasourdir plus d’un dans l’Hexagone. Pourtant, ce type de discours inauguraux (appelés communément « Keynote » en anglais) est chose courante aux Etats-Unis.

Tesla nous annonce une révolution du paysage énergétique, mais qu’en est-il réellement ?

A son entrée sur scène, Musk s’empresse d’apaiser la foule d’un bref hochement de tête puis l’agitation retombe, laissant dans son sillage les murmures excités de ses partisans. Le silence gagne la salle un instant, traduisant l’impatience des initiés de découvrir le nouveau produit du géant.

Tesla Powerwall se veut être un outil révolutionnaire. D’une part, il marque la création de ce que Musk a décrit comme étant le commencement d’un nouveau segment pour l’entreprise : « TESLA Energy ».  Ce pôle se veut entièrement dédiée à l’innovation énergétique afin de réduire sur la durée les émissions de gaz à effet de serre.

Le  Powerwall du géant des véhicules électriques a la modeste ambition de vouloir changer à jamais notre façon de consommer l’énergie, car Elon Musk l’a bien compris, les énergies renouvelables représentent un potentiel inestimable qui reste encore trop peu exploité.

Comme pour ses projets précédents, Musk (co-fondateur, du service leader de paiement sécurisé en ligne, PayPal) veut orienter son nouveau produit de façon à ce qu’il facilite la vie des particuliers. Le principe est le suivant : Tesla veut équiper les producteurs d’énergie photovoltaïque de batteries, les fameux Powerwalls, capables de stocker l’énergie produite.

La révolution ? Oui, mais pour qui ?

Tout l’enjeu pour les particuliers réside dans la possibilité de se détacher du réseau et de pratiquer à terme l’autoconsommation et de pouvoir ainsi vivre une vie frugale, d’autosuffisance dans la continuité du mythe américain où il serait alors possible de vivre dans de grands espaces loin des grandes villes coupé de tout ou presque.

En effet, la nature intermittente de l’énergie photovoltaïque jumelée au fait qu’il est impossible d’utiliser cette ressource naturelle de nuit obligeait jusqu’alors les consommateurs à dépendre du réseau, au moins partiellement, s’ils souhaitaient être en autoconsommation.

De plus, le prix du kWh et les mesures de politiques de soutien aux énergies renouvelables mis en place par les gouvernements afin d’amorcer la transition énergétique, incitaient davantage le particulier à revendre son énergie au gestionnaire de réseau, pour bénéficier d’un tarif de rachat intéressant.

Le Powerwall, lui, est une batterie qui peut donc être à usage domestique et qui permet de stocker l’énergie produite par les panneaux solaires afin de la réutiliser lorsque la production photovoltaïque diminue.

Mais le Powerwall a également été prévu pour accommoder d’autres types de consommateurs, telles que les PME ou petites communautés à la marge dans certaines zones reculées du monde notamment. Le principe reste le même, seul le volume de stockage et le volume de l’appareil diffèrent et le tout pour un prix relativement abordable.

Alors est-ce là la solution miracle que tout le monde attendait ?

Musk, une fois encore, a su faire preuve d’innovation et a su prendre à contre-pied un marché qui jusqu’ici était orienté davantage vers l’offre que vers la demande.
Cependant, son principe n’est réellement rentable que pour les pays où le kWh est très cher car le gouvernement ne peut plus supporter le coût ou n’est pas assez impliqué dans la valorisation des énergies vertes. C’est notamment le cas chez notre voisin allemand ou aux Etats-Unis, marché ciblé prioritairement par l’entreprise Tesla.

L’exception française 

En France, si l’on décidait de se couper du réseau et d’utiliser les batteries Powerwall, le prix de revient au kWh utilisé sans compter le coût de la pose serait supérieur à celui proposé par EDF qui est tenu de racheter pour 20 ans le kWh. En revanche, ce prix est avantageux aux Etats-Unis, pays qui a servi de modèle à l’application d’un tel système.

Et qu’en est-il du marché français ? Les batteries de l’américain Tesla seraient-elles également notre porte de salut ? Le prix du kWh en France est relativement bas comparativement à d’autres pays. De fait, cette innovation semble s’adresser pour le moment davantage aux pays qui ont un coût plus élevé que le nôtre pour ce qui est du prix de l’énergie.

En définitive, la solution proposée par Tesla est certes révolutionnaire en un sens mais certains paramètres et aspects du marché n’ont pas (encore) été pris en compte comme nous avons pu le voir plus haut.

L’autoconsommation reste pour l’instant peu pratiquée. Cependant, ce mode d’utilisation est en expansion en France, et la tendance devrait s’accentuer à mesure que l’on se rapprochera de la parité réseau. En effet, les prix de rachat du photovoltaïque, fixés par le gouvernement, chutent tendanciellement, alors même que le coût des batteries ne cesse de diminuer.

Reuniwatt met un point d’honneur à anticiper les besoins futurs tout en garantissant une production d’énergie photovoltaïque plus sûre grâce à notre expertise en prévision. Intégrer des données de prévision à des systèmes d’autoconsommation permet d’optimiser l’utilisation des batteries pour s’affranchir à terme du réseau.

Pour plus d’informations quant à notre expertise sur la prévision photovoltaïque et son utilisation au profit de l’autoconsommation, contactez-nous ou venez nous rendre visite sur le stand A4 lors du salon SG Paris 2015 les 27, 28 et 29 mai 2015.