La France, hôte de la 21ème Conférence des Parties (COP21) a pris de l’avance sur les mesures à adopter pour mitiger le changement climatique et ainsi prévenir l’action de l’Homme sur son environnement. En effet, le gouvernement français s’est fixé des objectifs ambitieux ; d’après la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie « La France se doit d’être exemplaire ».
Afin de réaliser ces objectifs, un projet de loi sur la transition énergétique pour une croissance verte avait été soumis à l’examen à la mi-octobre 2014 par l’Assemblée Nationale avant d’être adopté en première lecture par le Sénat le 3 mars dernier. Le Projet de loi, qui englobait plusieurs domaines d’actions, avait prévu à cet effet des leviers à la mesure des différents champs qui s’appliquaient à la transition énergétique.
Ainsi, après identification des domaines d’actions, il avait été jugé que des avancées étaient requises principalement sur trois domaines :
• La hausse de la part des énergies renouvelables et l’évolution vers de nouveaux business models ;
• La lutte contre le gaspillage et le traitement des déchets ;
• L’amélioration de la rénovation des bâtiments.
En matière de mix énergétique, la France avait annoncé quatre grandes mesures garantes de l’engagement de la France dans les négociations climatiques à venir :
• D’une part, réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % d’ici 2025 (la puissance nucléaire est plafonnée à sa puissance actuelle de 63,2GW) ;
• Réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 ;
• Réduire de moitié la consommation d’énergie à l’horizon 2050 par rapport à 2012 ;
• Enfin, porter la production d’énergie renouvelable à 32 % de sa consommation énergétique finale en 2030 (dont 38 % de la chaleur consommée, 40 % de l’électricité et 15 % de carburants).
Malgré des engagements marqués et une volonté de se mettre au vert émis à la fois par le Ministère sous la direction de Madame Royal et par la population qui s’avère très favorable et réceptive aux efforts français et européen en matière d’environnement, le passage de la loi sur la transition énergétique ne s’est pas fait à l’unanimité car beaucoup jugeaient les actions prises par l’Hexagone comme insuffisantes compte tenu des enjeux environnementaux et demandaient la révision du texte.
Cependant, la position d’hôte de la France pour la COP21 a fait fi des avis dispersés sur le sujet et le passage de la loi s’est réalisé dans un contexte quelque peu divisé. A l’approche de la conférence, le débat se tarit et les doutes quant aux engagements de la France se dissipent peu à peu.
Longtemps considéré comme utopique, le processus de sortie d’un modèle énergétique dominé par les énergies fossiles en faveur des énergies renouvelables est désormais globalement accepté. Il est d’ailleurs aidé par de nombreuses études sur le sujet. En effet, en 2015, des chercheurs du MIT ont publié un rapport sur le future de l’énergie solaire intitulé « The Future of Solar ». Leurs recherches leur ont permis de déterminer que pour faire face au changement climatique et réduire les gaz à effet de serre, le photovoltaïque est la ressource la plus à même d’assurer à terme les besoins énergétiques de l’humanité, tout en étant respectueux de l’environnement, et ce de façon durable, prouvant ainsi que les énergies renouvelables sont de de plus en plus fiables.
Un rapport de la NBAD (National Bank of Abu Dhabi) explique que d’ici 2017, 80% des pays du monde obtiendront la parité réseau, soit un coût au kWh pour l’énergie photovoltaïque égal au prix de vente de l’électricité conventionnelle.
C’est pourquoi, le Président Hollande a réaffirmé l’engagement du gouvernement pour la promotion des énergies renouvelables le jeudi 20 août 2015, deux jours après la promulgation de la loi sur la transition énergétique en annonçant le doublement du volume prévu au départ pour les grandes installations photovoltaïques (installations de plus de 250 kWc) du troisième appel d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). La puissance totale de l’appel d’offres est portée de 400 à 800 MW.
Jumelé à des technologies innovantes et de ruptures telles que respectivement le développement de la prévision de production et du stockage pour les énergies dites intermittentes (le solaire et l’éolien), le passage à une intégration massive des énergies renouvelables dans le réseau est en bonne voie.
Par ailleurs, les appels d’offres de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) insistent de plus en plus sur l’intérêt des prévisions pour équilibrer le réseau et faire des énergies renouvelables au caractère intermittent des énergies garanties. Ces prérogatives apparaissent dans le cahier des charges de l’appel d’offres CRE 3 (dédié aux installations de grandes puissance >250 kW) ou encore dans celui de l’appel d’offres CRE ZNI (dédié aux zones insulaires dites zones non interconnectées car non rattachées à un réseau métropolitain continental).